Saint Jean Chrysostome (IVe – Ve siècles) : Rien n'est plus scandaleux, en effet, que la division entre les chrétiens; tandis que l'union parfaite entre ceux qui ont une même foi, est un sujet d'édification, et un motif de foi pour ceux qui ne croient point. C'est ce que le Sauveur avait dit dès le commencement: «Tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de la charité les uns pour les autres»; si la division règne parmi eux, on ne les reconnaîtra plus pour les disciples d'un Maître pacifique; et si je ne suis point moi-même ami de la paix, ils ne reconnaîtront point que vous m'avez envoyé.
Sur l'apostolicité de l'Église Catholique :
Saint Irénée de Lyon, Ibid., livre V, chap. 20. ; IIe – IIIe siècles : La route de ceux qui sont enfants de l’Église fait le tour de l’univers, car ils ont la sûre tradition des apôtres.
Saint Cyrille : D'après cette promesse du Seigneur, l'Église apostolique, placée au-dessus de tous les évêques, de tous les pasteurs, de tous les chefs des Églises et des fidèles, demeure pure de toutes les séductions et de tous les artifices des hérétiques dans ses pontifes, dans sa foi toujours entière et dans l'autorité de Pierre. Tandis que les autres Églises sont déshonorées par les erreurs de certains hérétiques, seule elle règne, appuyée sur des fondements inébranlables, imposant silence et fermant la bouche à tous les hérétiques; et nous, si nous ne sommes ni égarés par une téméraire présomption de notre salut, ni enivrés du vin de l'orgueil, nous confessons et nous prêchons en union avec elle la règle de la vérité et de la sainte tradition apostolique.
Sur saint Pierre, le chef de l'Église :
Origène (IIIe siècle) : Voyez quelle grande puissance a été donnée à cette pierre sur laquelle l'Église est bâtie; ses jugements sont irrévocables, comme si Dieu lui-même les avait prononcés par sa bouche.
Saint Hilaire de Poitiers (300-368 ap. J.-C.), De Trinitate, 6, 20 : Bienheureux Simon, qui, après sa confession du mystère, fut établi comme pierre angulaire de l'Eglise, et reçut les clefs du royaume des Cieux.
Saint Hilaire de Poitiers (300-368 ap. J.-C.), Commentaires sur Matthieu, 7, 6 : Pierre fut le premier qui crut, et est le prince de l'apostolat.
Saint Jean Chrysostome (IVe – Ve siècles) : Voyez aussi comme Jésus-Christ inspire à Pierre une haute idée de sa personne il promet de lui donner ce qui n'appartient qu'à Dieu seul, c'est-à-dire le pouvoir de remettre les péchés et de rendre l'Église immuable au milieu de toutes les tempêtes, des persécutions et des souffrances.
Rabanus Maurus (IXe siècle) : Quoique le Seigneur paraisse donner exclusivement à Pierre ce pouvoir de lier et de délier, il l'accorde également aux autres Apôtres ( Mt 18,18 ) et maintenant encore à toute l'Église dans la personne des évêques et des prêtres; mais Pierre a reçu d'une manière plus particulière les clefs du royaume des cieux et la primauté du pouvoir judiciaire, afin que tous les fidèles répandus dans l'univers comprennent que du moment où, de quelque manière que ce soit, on se sépare de l'unité de la foi ou de la société de Pierre, on ne peut être délivré des liens du péché, ni voir ouvrir devant soi les portes du royaume du ciel.
Sur le baptême par aspersion :
La Didachè, (70 ap. J.-C.) : Et en ce qui concerne le baptême, baptisez ainsi : Après avoir dit toutes ces choses, baptisez dans le nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, dans l’eau vive. Mais si vous n’avez pas d'eau vive, baptisez dans une autre eau, et si vous ne pouvez pas dans le froid, dans un endroit chaud. Mais si vous n’en avez pas non plus, versez l’eau trois fois sur la tête dans le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Sur le baptême des bébés :
Origène, Homélie sur le Lévitique 8, 3, (244-248 ap. J.-C.) : Dans l’Eglise, le baptême est donné pour la rémission des péchés, et, selon l’usage de l’Église, le baptême est donné même aux nourrissons. S’il n’y a rien chez les nourrissons qui ait nécessité la rémission des péchés et rien en eux de pertinent pour le pardon, la grâce du baptême semble superflue.
Le pape saint Innocent, (414 ap. J.-C.) : Mais ce que votre Fraternité des Pelagiens prêche et affirme, que même sans la grâce du baptême les nourrissons sont en mesure d’être dotés de la récompense de la vie éternelle, est tout à fait idiot. (Jurgens, La Foi des premiers Pères, Vol. 3, 2016)
Saint-Augustin, Lettre à Jérôme, (415 ap. J.-C.) : Toute personne qui dirait que même les enfants qui passent de cette vie sans participation dans le sacrement du baptême […] seront vraiment rendus vivants en Christ va à l’encontre de la prédication de l’Apôtre et condamne l’ Église tout entière, où il y a un grand empressement à baptiser les nouveau-nés, car on croit sans doute qu’il n’y a pas d’autre moyen du tout dans lequel ils peuvent être rendus à la vie dans le Christ. (Jurgens, la foi des premiers Pères, Vol 3, 1439)
Sur la confession des péchés à un prêtre :
La Didachè, (70 ap. J.-C.) : Dans (devant) l'assemblée, tu confesseras tes transgressions et tu ne viendras pas à la prière avec une mauvaise conscience. Tel est le chemin de la vie.
Lettre à Barnabé, 19 ; (74 ap. J.-C.) : Fais la confession publique de tes péchés. Ne va pas à la prière avec une conscience mauvaise. Telle est la voie de la lumière.
Origène, Commentaire sur Luc 2, (245 ap. J.-C.) : … si nous avons péché, nous devons proclamer : je t’ai fait connaitre mon péché et mon injustice, je ne l’ai pas caché. J’ai dit : J’avouerai contre moi-même mon injustice au Seigneur. Car si nous avons fait cela, et si nous avons fait connaitre notre péché, PAS SEUL AU SEIGNEUR, mais aussi à ceux qui peuvent guérir nos péchés et nos blessures, nos péchés seront effacés PAR LUI. » (sermons du dimanche des Grands Pères, Regnery Co ; Chicago, Illinois, 1963, vol 1, p 172)…
Saint-Cyprien de Carthage, de Annulées 28, (251 ap. J.-C.) : De combien plus de foi et crainte salutaire sont ceux qui … confessent leurs péchés aux prêtres de Dieu d’une manière simple et dans la douleur, font une déclaration ouverte de conscience … Je vous supplie, frères, laissez tous ceux qui ont péché confesser leur péché alors qu’ils sont encore dans ce monde, tandis que leur confession est encore recevable, alors que la satisfaction et la rémission faite par les prêtres sont toujours agréables devant le Seigneur. (Jurgens, La Foi de les premiers Pères, Vol. 1:553)
Saint Basile le Grand, Règles brièvement traitées 288, (374 ap. J.-C.) : Il est nécessaire de confesser nos péchés à ceux à qui la dispense des mystères de Dieu est confiée. Ceux qui font pénitence se trouvent l’avoir fait devant les saints. Il est écrit dans l’Evangile qu’ils confessaient leurs péchés à Jean-Baptiste [Matt. 3, 6], mais dans les Actes [19, 18] ils les ont avoué aux apôtres.
Saint Jean Chrysostome, Le sacerdoce 3, 5, (387 ap. J.-C.) : Les Prêtres ont reçu un pouvoir que Dieu n’a donné ni aux anges ni aux archanges. Il leur a été dit : «Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que vous délierez, sera délié »… Les Prêtres … peuvent lier avec un lien qui se rapporte à l’âme elle-même et transcende les cieux. [Dieu] Ne leur donne t-Il pas tous les pouvoirs du ciel ? «Ceux à qui vous remettrez les péchés, dit-il, ils leur seront remis ; ceux dont vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
Saint Ambroise de Milan, la Pénitence 1, 1, (388 ap. J.-C.) : Pour ceux à qui [le droit de lier et de délier] a été donné … Pour qui ce droit a été accordé aux prêtres seuls.
Saint Jérôme, Commentaire sur l’Ecclésiaste 10, 11, (388 ap. J.-C.) : Si le serpent, le diable, mord quelqu’un secrètement, il infecte cette personne avec le venin du péché. Et si celui qui a été mordu garde le silence et ne fait pas pénitence, et ne veut pas avouer sa blessure … alors son frère et son maître, qui ont la parole [de l’absolution] qui va le guérir, ne peuvent pas très bien l’aider.
Sur l'eucharistie :
Justin Martyr, IIe siècle : Car nous ne prenons pas l'Eucharistie comme un pain ordinaire ou une boisson ordinaire. De même que Jésus Christ notre Sauveur, en s'incarnant par la Parole de Dieu, a pris chair et sang pour notre salut : ainsi l'aliment devenu eucharistie par la prière contenant sa parole, et qui nourrit notre sang et notre chair en les transformant, cet aliment est la chair et le sang de ce Jésus qui s'est incarné. Voilà ce qui nous est enseigné.
Saint Irénée, contre les hérésies, lV,19, (IIe – IIIe siècles) : Comment la chair serait-elle vouée à la corruption sans fin et n’aurait-elle pas un privilège d’immortalité quand elle a pour nourriture le corps et le sang du Seigneur ? …Chez nous, en effet, la doctrine de la résurrection est en harmonie avec le sacrifice eucharistique que nous offrons, et le sacrifice eucharistique confirme notre doctrine de la résurrection. De même que le pain terrestre quand il a reçu la consécration divine n’est plus le pain ordinaire mais l’eucharistie, c’est-à-dire la combinaison d’un élément céleste et d’un élément terrestre, ainsi nos corps qui reçoivent pour aliment l’Eucharistie contractent en même temps un privilège de résurrection qui domine leur corruptibilité.
Lettre du saint pape Grégoire VII (XIe siècle) : Les armes que je vous ai recommandées comme les plus efficaces contre le prince de ce monde sont la fréquente communion au corps du Seigneur… « Puisque chaque jour, dit saint Ambroise, le sang de Jésus-Christ coule dans le sacrement de l’eucharistie pour la rémission des péchés, je dois le recevoir tous les jours afin que mes péchés quotidiens me soient remis. Mes péchés sont la blessure, le céleste et divin sacrement en est le remède ». -- « Au moment de l’immolation, à la voix du prêtre, dit saint Grégoire le Grand, les cieux s’ouvrent, le chœur des anges vient adorer le mystère de Jésus-Christ présent sur l’autel… » -- Tel est, fille bien-aimée de saint Pierre le trésor, tels sont les présents, plus précieux mille fois que l’or et les pierreries dont je veux enrichir votre âme.
Sur le fait que Marie est la nouvelle Ève :
Saint Irénée de Lyon, Contre les hérésies, L. III, chap. 22, (185 ap. J.-C.) : Parallèlement au Seigneur, on trouve aussi la Vierge Marie obéissante, lorsqu'elle dit ‘Voici ta servante, Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole’. [Luc 1:38] Eve, au contraire, avait été désobéissante elle avait désobéi, alors qu'elle était encore vierge ... Ainsi également le nœud de la désobéissance d'Eve a été dénoué par l'obéissance de Marie, car ce que la vierge Eve avait lié par son incrédulité, la Vierge Marie l'a délié par sa foi.
Sur la virginité perpétuelle de Marie :
Saint Pierre d’Alexandrie (Les Actes authentiques de Pierre d’Alexandrie, 305 ap. J.-C.) : Ils viennent à l’église de la Très Sainte Mère de Dieu, et toujours vierge Marie, qui comme nous avions commencé à dire, a été construite dans le quartier ouest, dans un faubourg, pour une cimetière des martyrs.
Saint Hilaire de Poitiers (354 ap. J.-C.) : S’ils [les ‘frères du Seigneur’] avaient été les fils de Marie et non ceux du précédent mariage de Joseph, elle n’aurait jamais été confiée au moment de la Passion [la Crucifixion] à l’apôtre Jean comme sa mère, le Seigneur disant à chacun : « Femme voici ton fils » et à Jean : « Voici ta mère » (Jean XIX, 26-27), au moment où il léguait l’amour filial à un disciple comme consolation de sa désolation
Saint Epiphane, Ancoratus, 120 ; 374 ap. J.-C. : le Fils de Dieu “s’est incarné c’est-à-dire a été engendré parfaitement de sainte Marie, la toujours vierge, par le Saint-Esprit“.
Saint Epiphane, Panarion 78:6, 375 ap. J.-C. : Et à sainte Marie, [le titre de] ‘Vierge’ est invariablement accolé, pour cette sainte femme restée sans tache.
Saint Jérôme (commentaire sur Mt 1, 23-25 ; IVe – Ve siècles) : De ce que l'Évangéliste dit : " Son fils premier-né ", quelques esprits pervers en concluent qu'elle a eu d'autres enfants, et ils prétendent qu'on ne donne le nom de premier-né qu'à celui qui a des frères, assertion complètement fausse, car l'Écriture appelle premier-né non pas l'aîné d'autres frères, mais celui qui est né le premier. [...]S'il n'y a de premier-né que lorsqu'il y a d'autres enfants, il faut en conclure que les prémices ou les premiers-nés n'étaient pas dus aux prêtres tant que ces premiers-nés n'avaient pas d'autres frères.
Saint Jérôme (commentaire sur Mt 12, 46-50 ; IVe – Ve siècles) : Helvidius veut appuyer une de ses erreurs sur ce que nous voyons dans l'Évangile des frères de Notre-Seigneur. Pourquoi, demande-t-il, les aurait-on appelés les frères du Seigneur s'ils n'avaient pas été réellement ses frères? Or, il faut savoir que dans l'Écriture le nom de frères est entendu de quatre manières différentes. Il y a les frères de nature, les frères de nation, les frères de parenté, et les frères d'affection: les frères de nature, comme Esaü et Jacob, les frères de nation, tous les Juifs, par exemple, qui se donnent entre eux le nom de frères, comme nous le voyons dans le Deutéronome: «Vous ne pourrez placer à votre tête un étranger qui ne soit point votre frère ( Dt 17 ); les frères de parenté, c'est-à-dire ceux qui sont d'une même famille; c'est dans ce sens qu'Abraham dit à Loth dans la Genèse ( Gn 13 ): «Qu'il n'y ait point de débat entre vous et moi, car nous sommes frères». Enfin il y a les frères d'affection, qui le sont d'une manière ou particulière, ou générale: particulière, comme le sont tous les chrétiens d'après ces paroles du Sauveur: «Allez, dites à mes frères» ( Jn 20 ); générale, comme tous les hommes nés d'un même père sont unis entre eux par les liens d'une même fraternité, et c'est dans ce sens qu'il est dit dans Isaïe: «Dites à ceux qui vous haïssent: Vous êtes nos frères ( Is 66,5 ) ». Or, je vous le demande, dans quel sens l'Évangile prend-il les frères du Seigneur? Est-ce selon la nature? Mais l'Écriture ne les appelle ni les enfants de Marie ni ceux de Joseph. Est-ce comme ayant une même nationalité? Mais il serait absurde de donner ce nom à un petit nom bre de Juifs, alors que tous les Juifs qui étaient présents y avaient droit. Est-ce d'après l'affection qu'inspire la nature ou la grâce? Mais à ce titre, qui méritait mieux ce nom de frères que les Apôtres, qui recevaient les instructions les plus secrètes du Seigneur? Ou bien si tous les hommes sont ses frères par cela qu'ils sont hommes, c'était une absurdité de donner ici ce nom comme propre et personnel en disant: «Voici que vos frères vous cherchent». Il ne reste donc plus de possible que la dernière interprétation, qui explique ce nom de frères dans le sens de la parenté et non point dans le sens de l'affection, de la nationalité ou de la nature. [...] Il en est qui ont supposé que ces frères du Seigneur étaient des enfants que Joseph avait eus d'une première épouse; ils suivent en cela les extravagances des Évangiles apocryphes et imaginent l'existence de je ne sais quelle femme qu'ils appellent Escha. Pour nous, nous voyons dans ces frères du Seigneur, non pas les enfants de Joseph, mais les cousins du Seigneur, enfants de la soeur de Marie, tante du Seigneur, qui est appelée mère de Jacques le Mineur, de Joseph et de Jude, auxquels l'Évangile, dans un autre endroit, donne le nom de frères du Seigneur. Or, toute l'Écriture atteste qu'on étend ce nom de frères jusqu'aux cousins.
Saint Augustin, Des Hérésies 56 ; 428 ap. J.-C. : Les hérétiques nommés Antidicomarites sont ceux qui contredisent la perpétuelle virginité de Marie et affirme qu’après que le Christ soit né, elles s’unit à son époux.
Concile Constantinople II ; 553 ap. J.-C., can. 6 : Si quelqu'un dit que c'est en un sens impropre et non véritable que la sainte, glorieuse et toujours vierge Marie est Mère de Dieu ... qu'un tel homme soit anathème.
Pape St Martin Ier, Concile Latran I ; 649 ap. J.-C., can. 3 : Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, Mère de Dieu la sainte, toujours vierge et immaculée Marie, puisque c'est en un sens propre et véritable Dieu Verbe lui-même, engendré de Dieu le Père avant tous les siècles, qu'elle a, dans les derniers temps, conçu du Saint-Esprit sans semence et enfanté sans corruption, sa virginité demeurant inaltérable aussi après l'enfantement, qu'il soit condamné.
Sur le cessationisme (la cessation des dons miraculeux) :
Jean Chrysostome, Homélie XXIX, (IVe – Ve siècles) : Tout ce lieu-ci est fort obscur : et cette obscurité vient de ce que nous ne savons pas assez à fond de quoi saint Paul traite. Les choses dont il parle étaient alors dans l'usage ordinaire, au lieu que maintenant elles ne sont plus. [...] Comme donc ceux qui se convertissaient du culte des Idoles ne connaissaient rien de Dieu, et n'étaient point instruits des Livres du vieux Testament, aussitôt qu'ils avaient été baptisés ils recevaient le Saint-Esprit. Ils ne le voyaient pas, parce qu'il n'est point sensible ; mais la grâce intérieure leur donnait des dons sensibles et extérieurs qui étaient comme autant de marques assurées de son opération divine. L'un parlait la langue de Perse, un autre celle de Rome, un autre celle des Indes ; un autre enfin quelqu'autre langue semblable.
Jean Chrysostome, (IVe – Ve siècles) : L'obscurité est produite par notre ignorance des faits en question ou par leur cessation, étant un fait du passé, qui ne se produit plus maintenant
Jean Chrysostome, Homélie XXXIV, (IVe – Ve siècles) : Après donc avoir ainsi montré l'excellence de la charité, il la relève d'une autre manière : Les prophéties, dit-il, s'anéantiront, les langues cesseront. Si ces dons n'ont été fait d'abord que pour établir la Foi, maintenant que la Foi est établie, ils ne sont plus nécessaires, alors qu'on ne cessera jamais de s'aimer les uns les autres dans le Ciel et qu'au contraire la Charité y sera bien plus ardente, qu'elle ne l'est maintenant.
Saint Augustin (commentaire sur Jn 20, 22 ; IVe – Ve siècles) : Ce souffle extérieur ne fut point la substance de l'Esprit saint, mais une figure propre à nous faire comprendre que l'Esprit saint procédait non-seulement du Père, mais aussi du Fils. Car, qui serait assez dénué de raison pour prétendre que l'Esprit saint que Jésus donna à ses disciples en soufflant sur eux est différent de celui qu'il leur a envoyé après sa résurrection?
Saint Augustin (commentaire sur Ac 2, 4 ; IVe – Ve siècles) : Dans les premiers temps, le Saint-Esprit descendit sur ceux qui croyaient, et ils parlaient des langues qu'ils n'avaient pas appris, comme l'Esprit leur a donné l'expression. C'était des signes adaptés à cette époque. Cela était l'indice du Saint-Esprit dans toutes les langues, pour montrer que l'Évangile de Dieu aurait à parcourir toutes les langues de toute la terre. Cette chose a été faite, et elle est obsolète.
Pape saint Grégoire le Grand, (commentaire sur Mc 16, 14-18 ; VIe – VIIe siècles) : Notre foi est-elle donc moins vive, parce que nous ne sommes pas témoins de semblables prodiges? Non, mais ils étaient nécessaires à l'Eglise naissante. La foi des chrétiens a du, pour se développer, être nourrie par des miracles. Ainsi, lorsque nous plantons des arbustes, nous les arrosons jusqu'à ce qu'ils se soient incorporés à la terre, et nous cessons de les arroser lorsqu'ils ont pris racine. Mais ces miracles et ces prodiges ont une signification mystérieuse qui ne doit pas nous échapper; car la sainte Eglise accomplit tous les jours dans les âmes ce qu'elle faisait alors par les Apôtres pour les corps. Lorsque les prêtres, en vertu du pouvoir qu'ils ont reçu d'exorciser, imposent les mains sur les chrétiens, et qu'ils défendent aux esprits mauvais d'habiter dans leur âme, que font-ils autre chose que de chasser les démons? Ainsi les fidèles qui renoncent au langage du siècle pour consacrer leur parole à la prédication des saints mystères, parlent de nouvelles langues; et ils prennent les serpents comme avec la main, lorsque par leurs sages exhortations ils arrachent le mal du coeur de leurs frères. Ceux qui résistent aux pernicieux conseils qui voudraient les entraîner dans ses actions criminelles, boivent un breuvage empoisonné sans en recevoir de mal; ceux qui, toutes les fois qu'ils voient leur prochain chanceler dans la voie du bien, le fortifient par l'exemple de leurs vertus, imposent les mains sur les malades et les guérissent. Or, ces miracles sont d'autant plus grands, qu'ils appartiennent au monde spirituel, et qu'ils ont pour objet de rendre la vie non aux corps, mais aux âmes.
Sur l'assomption (de la vierge Marie) :
Prière de saint Éphrem le Syrien, IVe siècle : O Marie, Mère de mon Dieu, vous êtes la Reine du ciel et de la terre, l'espérance des affligés. Vous êtes entourée d'une auréole plus radieuse que le soleil ; vous êtes couronnée de plus d'honneur que les Chérubins, de plus de sainteté que les Séraphins ; vous êtes plus élevée que toutes les créatures célestes. Vous avez été l'unique espérance de nos pères, la joie des Prophètes, la consolation des Apôtres, la gloire des Martyrs, l'honneur de tous les saints. O Vierge, qui apportez aux hommes la lumière et la consolation ! O la plus accomplie, la plus sainte des créatures ! A qui pourrai-je vous comparer ? Vous êtes cet encensoir d'or d'où s'exhalaient des parfums si doux. Vous êtes la lampe qui nuit et jour éclairait le sanctuaire ; vous êtes l'urne qui renfermait la manne du ciel, la table sur laquelle était écrite la loi de Dieu. Vous êtes l'arche de la sainte alliance ; vous êtes le buisson ardent qui brûlait sans se consumer. Vous êtes la tige de Jessé qui porte la plus belle de toutes les fleurs, et cette fleur, c'est votre fils ! Ce fils est à la fois Dieu et homme, et vous êtes sa mère ! (…) C'est par vous, O Vierge mère, c'est par vous que nous avons été réconciliés avec notre Dieu. Vous êtes l'avocate des pécheurs et l'espoir des âmes découragées ; vous êtes le port assuré contre le naufrage ; vous êtes la consolation du monde, l'asile des orphelins, la rançon des captifs, le soulagement des malades, le baume des infirmes, le salut de tous. En vous le solitaire trouve son repos, et l'homme du monde son appui. Nous venons donc, O sainte Mère de Dieu !, nous réfugier sous vos ailes protectrices. Couvrez-nous de votre miséricorde ; ayez pitié de nous. Oui, les yeux baignés de larmes, nous vous supplions d'obtenir par votre intercession bénie que votre divin fils, notre clément Sauveur, ne nous rejette point à cause de nos péchés et ne nous condamne point comme des arbres stériles. Ainsi soit-il.
Saint Augustin, IVe – Ve siècles : Puisque la nature humaine est condamnée à la pourriture et aux vers, et que d'ailleurs J.-C. ne fut pas exposé à cet outrage, la nature de Marie en est donc exempte, car dans elle, J.-C. a pris la sienne. (...) C'est le trône de Dieu, le lit nuptial du Seigneur, le tabernacle de J.-C. doit être où il est lui-même. Il est plus digne de conserver ce trésor dans le ciel que sur la terre (...) Réjouissez-vous, ô Marie, d'une joie ineffable, dans votre corps et dans votre âme, en J.-C. votre propre fils, avec votre propre fils et par votre propre fils : la peine de la corruption n'est pas le partage de celle qui n'a pas éprouvé de corruption dans son intégrité quand elle a engendré son divin fils. Toujours elle sera à l'abri de la corruption, celle qui a été comblée de tant de grâces ; il faut qu'elle vive dans toute l'intégrité de sa nature, celle qui a mis au monde l'auteur de la perfection et de la plénitude dans la vie ; il faut qu'elle demeure auprès de celui qu'elle a porté dans ses entrailles ; il faut qu'elle soit à côté de celui qu'elle a engendré, qu'elle a réchauffé, qu'elle a nourri. C'est Marie, c'est la mère de Dieu, c'est la nourrice, c'est la servante de Dieu.
Germain de Constantinople, pour la fête de la Dormition de la Vierge Marie ; VIIe – VIIIe siècles : Va donc à ton lieu de repos, va et souviens-toi de nous pour toujours auprès de ton Fils. Va selon le corps et reste selon l’esprit avec nous tes serfs et tes esclaves. Voici que toute notre espérance repose en toi et que nous avons confiance d’être sauvés par tes prières saintes.
Jean Damascène, VIIe – VIIIe siècles : L'Immaculée n'a pas été laissée à la terre. Fille d'Adam, elle doit subir la sentence commune de la mort. Son Fils lui-même, qui est la Vie, ne l'a pas refusée. La Mère du Dieu vivant mérite bien de lui être associée? Comment la mort l'aurait-elle gardée ? Comment la corruption aurait-elle envahie ce corps où la Vie de toute vie a été accueillie ?
Sur le miracle de l'Église Catholique :
Saint Irénée de Lyon, Adversus haereses, lib. I, cap. X. ; IIe – IIIe siècles : Bien qu’elle soit dispersée dans le monde entier et jusqu’aux extrémités de la terre, l’Église garde avec soin la foi qu’elle a reçue des apôtres et de leurs disciples, comme si elle n’habitait qu’une seule maison. Elle croit à ces choses comme si elle n’avait qu’une seule âme et un coeur unique. Elle les annonce, les enseigne, les transmet d’une seule voix, comme si elle n’avait qu’une seule bouche. Et certes les langues parlées par le monde sont dissemblables, mais la puissance de la tradition [(paradosis)] est une et la même.
Saint Irénée de Lyon, Ibid., livre V, chap. 20. ; IIe – IIIe siècles : La route de ceux qui sont enfants de l’Église fait le tour de l’univers, car ils ont la sûre tradition des apôtres. Elle nous donne de voir que nous avons tous une seule et même foi. Nous enseignons tous un seul et même Père, nous croyons tous la même économie de l’incarnation du Fils de Dieu, nous con naissons tous la même donation de l’Esprit. Nous suivons tous les mêmes préceptes, nous retenons la même forme d’organisation de l’Église, nous attendons le même avènement du Seigneur, nous croyons au même salut de l’homme tout entier, âme et corps. La prédication de l’Église est vraie et sûre; c’est en elle qu’est proposée au monde entier une même et unique voie vers le salut. C’est à elle qu’a été confiée la lumière de Dieu... L’Église, en effet, annonce partout la vérité, en elle est le flambeau aux sept branches, qui porte la lumière du Christ... L’Église a été plantée comme un paradis dans ce monde
Saint Jean Chrysostome (IV° – V° siècles) : Ou bien, par cette gloire, il entend la gloire qui vient des miracles et de la doctrine, et qui doit avoir pour fin la parfaite union entre eux: «Afin qu'ils soient un en nous, comme nous sommes un». Car cette gloire, d'être aussi parfaitement unis, est plus grande que la gloire qui vient des miracles. En effet, tous ceux qui ont cru par la prédication des apôtres, sont un, et si la division a régné parmi quelques-uns d'entre eux, ils ne doivent l'imputer qu'à leur négligence, ce que Notre-Seigneur n'a pu ignorer.
Saint Hilaire de Poitiers (300-368 ap. J.-C.) : Tous les fidèles sont donc un, par le moyen de cette gloire, tour à tour reçue et donnée; mais je ne comprends pas encore comment cette gloire a été la cause de cette unité parfaite entre tous les fidèles. Notre-Seigneur a voulu établir en quelque sorte les degrés et l'ordre par lesquels on peut arriver à cette unité consommée, lorsqu'il dit: «Qu'ils soient un en nous», c'est-à-dire, que notre divin Médiateur nous enseigne l'unité parfaite, parce qu'il est en son Père par sa nature divine, ce que nous sommes en lui par suite de son incarnation et de sa naissance corporelle, et qu'il est encore en nous par le mystère de son sacrement.
Sur l'intercession médiatrice des saints au ciel :
Origène ; IIIe siècle : Je me prosternerai à genoux, s’écrie-il, et n’osant, à cause de mes péchés, offrir mes prières à Dieu, j’appellerai tous les saint à mon secours, Ô vous, saints du Ciel, je vous invoque avec une douleur mêlée de larmes et de soupirs, tombez aux pieds du Dieu des miséricordes, et priez pour moi, misérable pécheur.
Sub Tuum Preasidium ; 250-280 ap. J.-C. : Sous ta miséricorde nous nous réfugions, Mère de Dieu ! Nos prières, ne les méprise pas dans les nécessités, mais du danger délivre-nous, seule pure, seule bénie.
Saint Ephrem le Syrien, Encom. in sanct. mart. ; IVe siècle : Je vous supplie, saints martyrs, qui avez tant souffert pour le Seigneur, intercédez pour nous auprès de lui, afin qu’il nous accorde ses grâces.
Saint Ephrem le Syrien, Serm. de laud. B. Mariae virg. ; IVe siècle : Nous avons recours à votre protection saint Mère de Dieu, gardez-nous, et daignez nous couvrir des ailes de votre miséricorde et de votre bonté. Dieu plein de miséricorde, par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, de tous les anges et de tous les saints, nous vous supplions d’avoir pitié de votre créature.
Saint Ambroise ; IVe siècle : Et afin que ma prière devienne plus efficace, j’invoque les suffrages de la bienheureuse Vierge Marie, j’implore l’intercession des Apôtres, l’assistance des martyrs… Les supplications des confesseurs.
Sur le fait que le baptême sauve :
Lettre de Barnabé ; Ie – IIe siècles : …nous descendons dans l’eau remplis de péchés et de souillures ; mais nous en sortons chargés de fruits…
Justin Martyr, Première Apologie – 66 ; IIe siècle : Personne ne doit prendre part à l’Eucharistie, sinon celui qui croit la vérité de notre doctrine, qui a été baptisé pour obtenir le pardon des péchés et la nouvelle naissance, et qui vit selon l’enseignement que le Christ nous a transmis.
Saint Irénée de Lyon, Fragment 34 ; 190 ap. J.-C. : Et Naaman ] s’est plongé… sept fois dans le Jourdain [ 2 Rois 5:14 ]. Ce n’était pas pour rien que Naaman âgé, souffrant de la lèpre, fut purifié en étant baptisé, mais pour que ceci nous serve d’indication. Car nous sommes des lépreux dans le péché, nous sommes purifiés, de nos vieilles transgressions, au moyen de l’eau sacrée et de l’invocation du Seigneur, étant spirituellement régénéré en tant que bébés nouveau-nés, de la façon même que le Seigneur a décrite : « Excepté un homme né de nouveau d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.
Saint Irénée de Lyon, Démonstration de la prédication apostolique, 3 ; IIe – IIIe siècles : Nous avons reçu le baptême pour la rémission des péchés au nom de Dieu père et au nom de Jésus Christ le fils de Dieu incarné et mort et ressuscité, et dans l'Esprit saint de Dieu.
Tertullien, Du Baptême I ; 203 ap. J.-C. : Heureux sacrement que celui de notre baptême! quel effet ne produit-il pas? il efface la tache de nos péchés passés, il nous rend enfants de Dieu, et nous ouvre l’entrée à la vie éternelle. Un traité sur cette matière ne sera pas sans doute inutile, soit pour instruire nos catéchumènes, soit pour convaincre ces fidèles indolents qui, se contentant simplement de croire, sans se mettre en peine de considérer ce que l’Ecriture et la tradition nous enseignent, négligent par cette ignorance affectée d’apprendre les fondements sur quoi la foi qu’ils professent est appuyée. Il est arrivé depuis peu qu’une femme, ou plutôt une vipère des plus venimeuses de la secte hérétique des caïniens, a séduit par sa mauvaise doctrine un assez grand nombre de personnes. Elle attaque surtout le baptême, en quoi elle agit selon son naturel et son caractère. Vipères, aspics et autres semblables serpents fuient ordinairement l’eau, et ne cherchent que les lieux secs et arides. Pour nous qui sommes comme des poissons [Allusion au mot grec ΙΧΘΥΣ, qui signifie -poisson, et qui servait à désigner Jésus-Christ chez les premiers chrétiens , parce que chacune des lettres qui la composent, prise isolément, devenait la première d’un de ces cinq mots: Ἰησοῦς, Χριστ́ος, Θεοῦ Ψἱός, Σωτήρ, Jésus, Christ, Fils de Dieu, Sauveur.] conduits par Jésus-Christ notre chef, nous naissons dans l’eau, et nous ne pouvons autrement conserver notre vie qu’en demeurant dans cette eau. Mais Quintille, ce serpent horriblement monstrueux, qui n’avait pas même le droit d’enseigner, a su trouver un moyen infaillible de faire périr ces poissons, en les mettant hors de l’eau.
Origène, Exhortation au martyre 30 ; 235 ap. J.-C. : Il est impossible de recevoir le pardon des péchés sans le baptême.
VIIe Concile de Carthage ; 256 ap. J.-C. : Et dans l’Évangile notre seigneur Jésus-Christ a parlé de sa voix divine, disant : « À moins qu’il ne soit né de nouveau d’eau et d’Esprit, il ne pourra entrer dans le royaume de Dieu »(…) À moins donc qu’ils reçoivent le baptême salvateur dans l’Église Catholique, qui est une, ils ne peuvent pas être sauvés, mais seront condamnés avec la chair dans le jugement du Seigneur notre Christ
Sur la nécessité des bonnes œuvres pour le salut :
Clément d'Alexandrie, Strom., V, I, col. 16 C ; IIe – IIIe siècles : Nous ne pouvons atteindre le bien sans notre libre choix, mais tout le résultat ne dépend pas de notre propre dessein. Nous sommes sauvés par grâce, mais pas sans les bonnes œuvres. Etant inclinés vers le bien, il nous faut y tendre avec zèle ; il nous faut une âme droite que rien ne vienne détourner de la recherche du beau ; pour cela nous avons besoin, par-dessus tout, de la grâce divine, d’une doctrine juste, d’une volonté droite et de l’attraction du Père vers lui.
Saint Jean Chrysostome, commentaire sur Matthieu 25, 1-13 ; IVe – Ve siècles : Notre-Seigneur choisit des vierges pour en faire le sujet de cette parabole, afin de nous apprendre que la virginité est sans doute une chose excellente, mais que ce pendant, si elle est dépourvue des oeuvres de miséricorde, elle sera jetée dehors avec les adultères.
Saint Augustin, commentaire sur Matthieu 25, 1-13 ; IVe – Ve siècles : Ou bien, les lampes qu'on porte à la main représentent les oeuvres, car il est écrit ( Mt 5,16 ): « Que vos oeuvres brillent aux yeux des hommes ».
Pape saint Grégoire le Grand, commentaire sur Matthieu 25, 1-13 ; VIe – VIIe siècles : Ceux dont la foi est droite et la vie pure sont semblables aux cinq vierges sages; mais ceux qui font profession de la foi chrétienne, sans chercher à assurer leur salut par les bonnes oeuvres, ressemblent aux cinq vierges folles: «Il y en avait cinq d'entre elles qui étaient folles et cinq qui étaient sages».
Saint Hilaire, commentaire sur Matthieu 25, 1-13 ; IVe siècle : L'huile, c'est le fruit des bonnes oeuvres; les vases, sont les corps dans les entrailles desquels il faut cacher le trésor d'une bonne conscience. Les vierges qui ont pris de l'huile avec elles sont celles dont la foi est relevée par les oeuvres, et les vierges qui n'en ont pas sont celles qui paraissent professer la même foi, mais ne se mettent pas en peine de pratiquer les oeuvres des vertus.
Saint Jean Chrysostome, commentaire sur Matthieu 25, 1-13 ; IVe – Ve siècles : Ou bien l'huile, dans la pensée du Sauveur, c'est la charité, c'est l'aumône et tout autre secours donné aux indigents; les lampes, sont les grâces de la virginité, et il appelle folles ces vierges qui, après avoir pratiqué ce qu'il y a de plus pénible, ont perdu tout le fruit de leurs efforts dans des épreuves beaucoup moins importantes, car il est bien plus difficile de vaincre la concupiscence de la chair que l'amour des richesses.
Saint Augustin, commentaire sur Matthieu 25, 1-13 ; IVe – Ve siècles : Elles préparèrent leurs lampes, c'est-à-dire le compte qu'elles devaient rendre de leurs oeuvres.
Sur la prière du Notre Père :
La Didachè, (70 ap. J.-C.) : Ne priez pas non plus comme les hypocrites, mais comme le Seigneur l'a ordonné dans Son Evangile. Priez ainsi : « Notre Père qui es au Ciel, que Ton Nom soit sanctifié, que Ton règne arrive, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel; donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien et remets-nous notre dette comme nous remettons (la leur) à nos débiteurs et ne nous induis pas dans la tentation, mais délivre-nous du mal, car à Toi appartiennent la puissance et la gloire pour les siècles. ». Priez ainsi trois fois par jour.
Saint Cyprien, commentaire sur Matthieu 6, 9 ; IIIe siècle : Nous ne disons pas : « Mon Père, » mais « Notre Père ; » parce que le Maître de la paix et de l'unité ne veut pas de ces prières individuelles et privées, qui omit pour objet exclusif l'intérêt de celui qui prie. Notre prière a nous doit être publique et commune ; lorsque nous prions, ce n'est pas pour un seul, c'est pour tout le peuple chrétien, car nous ne formons tous qu'un seul peuple, et Dieu a voulu qu'un seul priât pour tous comme il nous a lui-même portés tous en un seul.
Sur le purgatoire :
Origène, Homélies sur Jeremias ; 244 ap. J.-C. : Car si sur la fondation du Christ vous avez construit non seulement d’or et d’argent et de pierres précieuses (1 Cor. 3) ; mais aussi de bois et de foin et de chaume, à quoi vous attendez-vous quand l’âme sera séparée du corps ? Pourriez-vous entrer dans le ciel avec votre bois, foin et chaume et souiller ainsi le royaume de Dieu ; ou à cause de ces entraves rester sans recevoir aucune récompense pour votre or et argent et les pierres précieuses ; rien de ceci n’est juste. Alors il reste que vous serez commis au feu qui brûlera les matières légères ; pour notre Dieu, ceux qui peuvent comprendre des choses célestes sont appelées à un feu purifiant, mais ce feu ne consomme pas la créature, mais ce que la créature a construit elle-même de bois et de foin et de chaume. Il est manifeste que le feu détruit le bois de nos péchés, puis nous revient la récompense de nos grandes œuvres
Grégoire de Nysse ; IVe siècle : Quand il a quitté son corps et que la différence entre la vertu et le vice est connue il ne peut pas s'approcher de Dieu avant que le feu de purification ait ôté les taches dont son âme était infestée. Ce même feu chez d'autres effacera la corruption de la matière et l’inclination au mal.
Saint Grégoire de Nysse, Sermon sur les morts ; 383 ap. J.-C. : [ un homme ] ... parce qu'il ne pourra pas prendre part à la vie divine sans être lavé par le feu purificateur de la souillure immiscée en son âme.
Saint Jean Chrysostome, Homélie XLI sur 1 Corinthiens ; 392 ap. J.-C. : Sachons donc leur porter secours, et célébrons leur commémoration. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père, pouvez-vous douter que nos offrandes pour ceux qui ne sont plus, leur apportent quelque consolation ? [ Job 1:5 ] … Empressons-nous de porter notre secours à ceux qui ne sont plus, et d'offrir pour eux des prières : car le but commun de la terre entière c'est l'expiation.
Saint Ambroise de Milan, De obitu Theodosii ; 395 ap. J.-C. : Donnez, Seigneur, le repos à Votre serviteur Theodosius, ce repos que Vous avez préparé pour Vos saints … je l’aime, je vais donc le suivre pour la terre des vivants, je ne vais pas le quitter jusqu’à ce que par mes prières et lamentations, il soit admis à la sainte montagne de Dieu, à laquelle ses mérites l’appellent
Saint Augustin, Sermons ; 411 ap. J.-C. : ... il ne fait aucun doute que les morts sont aidés, que le Seigneur les traite avec plus de miséricorde que ne méritent leurs péchés. L'Église tout entière observe cette pratique transmise par les Pères : qu’elle prie pour ceux qui sont morts dans la communion du Corps et du Sang du Christ ...
Saint Augustin, La foi et les œuvres, 1, 1 ; 413 ap. J.-C. : Si la personne baptisée remplit les obligations exigées d’un chrétien, elle fait bien. Si elle ne le fait pas – pourvu qu’elle garde la foi, sans laquelle elle périrait pour toujours – peu importe quel péché ou impureté demeure, elle sera sauvée, pour ainsi dire, par le feu, comme celui qui a construit sur la base, qui est le Christ, non pas d’or, d’argent et de pierres précieuses, mais de bois, de foin, de paille, c’est-à-dire, pas seulement des œuvres chastes mais des œuvres mauvaises et non-chastes
Saint Augustin, Traité de la Foi, de l’espérance, et de la charité, chapitre LXIX ; 421 ap. J.-C. : Y a-t-il dans l'autre monde une épreuve analogue ? Il n'y aurait là rien d'extraordinaire, et on peut se poser cette question. Par une loi plus ou moins mystérieuse, il peut y avoir des fidèles qui se purifient, dans les flammes, de leur attachement excessif aux choses d'ici-bas, et qui se sauvent en endurant un supplice dont la longueur est en rapport avec l'intensité de leurs désirs mondains…
Saint Augustin, IVe – Ve siècles : Certains subissent des punitions temporelles dans cette vie seulement, certains après la mort, pour certains avant et après, mais tous avant le jugement dernier, le plus rigoureusement mené. Mais ceux qui subissent des punitions temporelles après la mort n’encourront pas tous les punitions éternelles, qui doivent suivre ce jugement.
Sur le fait que la Vierge Marie est la nouvelle arche d'alliance :
Saint Maxime de Turin, Sermo 42,5: PL 57,738 - 740; CCL 23,171 - 172 ; IVe – Ve siècles : Cette arche devant qui le prophète David dansa, ne correspondait-elle pas à la Vierge Marie ? L'arche contenait les tables de l'alliance. La première gardait la loi, la seconde l'évangile ; celle-là la voix de Dieu, celle-ci son vrai Verbe. L'arche resplendissait dedans et dehors de l'éclat de l'or; Marie resplendissait dedans et dehors de la lumière de la virginité. L'or de l'arche était de ce monde. Celui de Marie venait du ciel !